Gilets jaunes - Revue de presse du 24-25 juin

Acte national à Beaumont-sur-Oise, Maison du peuple, à propos des médias, que reste t-il du mouvement GJ ?, canicule, quelle désobéissance civile ?, la police attaque des danseurs, un comédien arrêté et empêché de jouer, étudiants précaires...

mardi 25 juin 2019, par Auteurs divers.

Articles, posts, images, vidéos, témoignages... autour du soulèvement en gilets jaunes qui dure depuis le 17 novembre 2018.

Manifestations, résistances et actions

[GILETS JAUNES] - Comment Macron fabrique son échafaud
par [Trouble Fait->https://www.youtube.com/channel/UCynFUJ4zUVuh3GX7bABTjGQ]
https://www.youtube.com/watch?v=n55adOzVUoc&feature=youtu.be

Analyses, idées

# « À d’autres ! » A propos des médias, du langage et de la parole : un tract de l’assemblée des gilets jaunes de Belleville - Nous publions ce tract transmis par l’assemblée des Gilets jaunes de Belleville à Paris. Le texte met en regard l’inactualité médiatique du mouvement des gilets jaunes et son ancrage croissant dans la réalité. Une réalité qu’a contrario gouvernants et journalistes quittent à grande vitesse. Fascistes, racistes, antisémites, homophobes, haineux, vermines, poujadistes, populistes, putschistes, complotistes, idiots, jojos, gueux… sans oublier le plus important : feignasses. Vraiment, vous avez l’embarras du choix, parmi toutes les bonnes raisons que les « élites » (car elles existent) tiennent libéralement à votre disposition, pour condamner les Gilets jaunes et pour vous condamner à l’impuissance par la même occasion. (...) Les Gilets jaunes incarnent l’unité fabuleusement foutraque d’une critique véloce, d’une critique vorace, non sectorielle, non parcellaire, une critique instinctive et réfléchie fondée sur le refus de la vie misérable, avec ou sans travail, mais toujours encombrée de marchandises et de distractions. Ça s’est entendu dans les rues de Paris, un samedi il n’y pas si longtemps, quand un chant cinglant s’imposa à toutes et à tous : « Travaille, consomme, et ferme ta gueule ! ». La voilà, votre actualité.
Notre inactualité à nous s’ancre plutôt dans la réalité de ce que nous nous sommes mis à partager depuis novembre. Sur les ronds-points. Dans les cortèges. Au cours des assemblées. Pendant que les caméras et que les drones nous surveillent. Dès que l’occasion se présente ou que nous la provoquons, qu’il s’agisse de bloquer ou de dévaler, d’un barrage, d’une occupation ou d’une course poursuite, en multipliant les modes d’action, en expérimentant. Car contrairement à l’ordre obsédé par l’étalage de ses forces démesurées et stériles, nous savons improviser. Nous ne savons pas ce que nous faisons, et nous savons très bien ce que nous faisons. Avec nos voix, nos corps et nos têtes, même amputés. Quelle rage, mais quel bonheur aussi, de s’attaquer à ce qui nous nuit. De s’éprouver, de se découvrir, un et multiple, avec tout ce que nous avons en commun et en différences, solidaires.

  • Répression : « Ne pas rester seul, penser l’entour » - « Hélas, convenir que la répression du mouvement des gilets jaunes aura été plus importante que celle du mouvement de 1995, ne nous aide pas à savoir comment la vivre. » - Il est fréquent que les textes paraissant dans les périodes de déclin des mouvements soient pesants et empreints d’une certaine tristesse. On essaye de comprendre les échecs, on prend conscience de nos faiblesses et on fait état d’une répression qui touche une part de plus en plus importante de gens. De nombreux messages et articles listent des chiffres effarants, il y aurait eu tant d’arrestations, tant d’incarcérations, tant de blessés. Et voilà que devant ces ritournelles chiffrées on est pris de vertige. On compare les données de la répression avec celles des mouvements précédents pour mesurer l’importance historique supposée de ce que l’on vient de vivre. Hélas, savoir qu’il y a eu 400 incarcérations ou 10.000 interpellations, ou convenir que la répression du mouvement des gilets jaunes aura été plus importante que celle du mouvement de 1995, ne nous aide pas à savoir comment la vivre. Tout au plus comprend-on que les pratiques que subissent les quartiers populaires et les populations racisées depuis longtemps se sont étendues aujourd’hui et que l’horizon a plus de probabilité de s’assombrir que de virer au beau fixe. Il nous semble opportun de tenter de comprendre le plus finement ce qui est en jeu dans les différentes formes de répression.
  • Pourquoi oligarques et droites extrêmes prennent progressivement le pouvoir en Europe de l’Est - En comparaison de la Hongrie du président d’extrême-droite Victor Orban et de la Pologne du parti Droit et justice, la République tchèque fait peu parler d’elle. Pourtant, les élections législatives d’octobre dernier ont porté à la tête du gouvernement l’oligarque Andrej Babiš, une des personnalités les plus riches du pays qui a créé son parti il y a quelques années. Un « Donald Trump tchèque », qui n’hésite pas à instrumentaliser le pouvoir à des fins personnelles. Basta ! a interviewé Jakub Patocka, journaliste et fondateur du site d’informations tchèque Deníku Referendum, auteur d’un ouvrage sur le parcours de l’oligarque de Prague.
  • Nous, collégiens, en avons marre que la question climatique soit négligée - Les auteurs et autrices de cette tribune, élèves de collège, revendiquent un droit équitable à l’accès à l’information environnementale. Cette compréhension du devenir de la Terre fonde l’exigence que « les paroles se traduisent en mouvement et le mouvement en actions ».
  • Daniel Tanuro : « Collapsologie : toutes les dérives idéologiques sont possibles » - Les nombreux effets du dérèglement climatique sont sous nos yeux. La non linéarité de ce processus rend les projections futures incertaines, mais il ne fait aucun doute que le modèle économique dominant en est l’une des principales causes. Ancien ingénieur agronome et auteur de L’Impossible capitalisme vert, Daniel Tanuro défend une alternative écosocialiste : une rupture radicale avec le productivisme — qui a longtemps imprégné les courants socialistes majoritaires. Mais de l’urgence à la catastrophe, il n’est parfois qu’un pas, que la collapsologie franchit sans hésiter : ses partisans vont affirmant que l’effondrement de la civilisation que nous connaissons aura lieu dans un avenir très proche, et qu’il est déjà trop tard pour agir dessus. Tanuro se porte en faux ; nous en discutons. (...) Que la situation soit gravissime, c’est l’évidence même. Mais le capitalisme ne s’écroulera pas de lui-même, ni sous le poids de ses contradictions internes, ni du fait de la crise écologique. Sa logique pousse au contraire des secteurs des classes dominantes à envisager des moyens néo-malthusiens, barbares, pour se sauver et sauver leurs privilèges. Face à cette menace très concrète, je crains que le fatalisme de l’effondrement inévitable sème la résignation. Or, nous avons urgemment besoin de lutte, de solidarité, et d’espérance.
  • Pour en finir avec les entreprises privées - Personne forte à encourager ou personne faible à soutenir, le patronat a su s’incarner dans la figure du start upper ou celle du petit patron qui galère, au choix. D’un côté l’intelligence et l’astuce, de l’autre le mérite et l’effort, les qualités attribuées au groupe hétérogène des “entrepreneurs” sont largement usurpées, et elles masquent surtout la réalité du modèle qu’ils incarnent : nocive socialement, coûteuse économiquement et pas à la hauteur des impératifs écologiques, l’entreprise privée est un modèle archaïque à dépasser.
  • Usul & Vincent Verzat : quand deux vidéastes engagés questionnent leur radicalité - Usul et Vincent Verzat, deux vidéastes engagés, tentent d’informer et de sensibiliser, non sans humour, un public d’internautes à la recherche de boussoles face à la crise politique et climatique. Faut-il être radical ? Le sont-ils suffisamment ?
  • LETTRE OUVERTE AUX FORCES DE L’ORDRE

# Ce qu’il peut rester du mouvement des Gilets jaunes - Temps Critiques - Nous avions dit en mars que le mouvement était sur sa ligne de crête. Qu’en est-il aujourd’hui que le nombre de manifestants, et des présents aux AG, décline, que la reprise des ronds-points ne s’effectue pas ? Comment continuer à dire : « On ne lâchera rien » sans être dans le déni de l’affaiblissement du mouvement ? C’est pour toutes ces raisons qu’il nous paraît bon d’évoquer une question simple : que peut-il rester d’un mouvement comme celui-ci ? Question qui exige de quitter le court terme sur ce que l’on peut encore faire ici et maintenant, sans se projeter dans un illusoire « cela va reprendre à la rentrée avec les nouvelles mesures Macron en préparation qui ne feront qu’aggraver la situation ».

# Une politique expérientielle (III) – Gilets jaunes : L’insurrection qui ne vient pas ! (Mais ce n’est pas important…) - Depuis le mois de novembre 2018, le sociologue Michalis Lianos est allé à la rencontre de centaines de gilets jaunes afin de recueillir leurs paroles et de tenter d’analyser ce mouvement aussi surprenant que protéiforme. Fin décembre 2018, nous l’interrogions à propos des premiers résultats de ses recherches (Une politique expérientielle – Les gilets jaunes en tant que « peuple »), s’ensuivait cette mise à jour en février (Une politique expérientielle (II) – Les gilets jaunes en tant que « peuple » pensant).
Alors que le gouvernement autant que les éditorialistes se réconfortent et s’auto-convainquent d’un essoufflement du mouvement, Michalis Lianos nous propose une nouvelle fois de regarder le réel avec précision et acuité. De toute évidence, les Gilets Jaunes ne sont pas parvenus à défaire Emmanuel Macron mais ils ont peut-être posé les bases de quelque chose de beaucoup plus redoutable et d’infiniment plus désirable.
(...) En vérité, la plus grande force sociale est l’inertie et les changements les plus rapides et les plus durables arrivent par la continuité quand cette dernière s’inscrit dans une nouvelle perception des rapports sociaux et du pouvoir. C’est dans ce cadre que je place mon analyse de la situation actuelle. En effet, il n’y a pas eu de démission du Président ni même changement de gouvernement. Les mesures prises pour répondre aux demandes des Gilets Jaunes n’étaient que largement symboliques. On pourrait donc conclure que rien ne s’est finalement passé, le gouvernement a gagné, le mouvement des Gilets Jaunes n’a abouti à rien jusqu’à présent etc. Mais on aurait tort !
Si la victoire tactique du gouvernement – par la combinaison de la violence, de la communication et du soutien des structures établies – est indéniable, elle ne constitue pas le résultat majeur de ce processus. En premier, parce que nous sous-estimons le sens de la persévérance du mouvement dans son …recul. J’explique ce paradoxe.
(...) En somme, leur sentiment est que leur objectif ne peut être de gagner le match mais de délégitimer le jeu. (...) On pourrait effectivement anticiper ici la critique que l’on va trop loin dans l’interprétation d’un mouvement que l’on essaie le plus souvent de présenter en termes de “pouvoir d’achat”. Il faudrait comprendre que la transformation se trouve exactement dans le fait que les deux niveaux considérés jusque là comme séparés – le “quotidien individuel” et le “long terme universel” – se rejoignent maintenant à partir d’un socle expérientiel dans la conscience des gens ‘populaires’. C’est tout le sens de l’idée “fin du mois, fin du monde, même combat” et toute la nouveauté d’une démarche qui exige que ceux qui se vivent comme des gens modestes du “peuple” ont désormais la prétention de guider la vie collective en rendant le pouvoir de plus en plus diffus et impermanent.
Sommes-nous au seuil d’une révolution copernicienne dans la conception du politique ? Peut-être. Peut-être encore que ce seuil ne sera pas dépassé dans la conscience collective et la peur du désordre fera paraître encore une fois indispensable un pouvoir central qui persistera pendant longtemps. Une chose est sûre : le mouvement des Gilets Jaunes constitue une étape déterminante pour poser la question d’un changement très significatif à nous tou.te.s.

Ecocide, destructions écologiques et climatiques catastrophiques provoquées par le capitalisme, le productivisme et les civilisations industrielles

# Ce week-end se déroulait pour la cinquième année consécutive la gigantesque action de désobéissance civile d’Ende Gelände en Allemagne contre les mines de charbon.
https://www.youtube.com/watch?v=5GMSb2x16lo&t=0s
Si nous soutenons inconditionnellement les 6000 activistes qui sont allés courageusement bloquer la mine de Garzweiler pendant 48h, nous nous devons de pointer les limites d’une telle stratégie. En effet, si l’on fait un rapide constat : 1 an pour coordonner 6000 personnes venues de toute l’Europe afin d’empêcher le bon fonctionnement d’une mine pendant 48h, à une date et une localisation connue des forces de l’ordre. Le rapport « temps et efforts dépensés pour l’action » / « efficacité » est largement défavorable pour le mouvement écologiste et doit être urgemment repensé.
Ces 5 ans d’actions successives n’ont pas eu d’effets significatifs et le monde vivant ne dispose pas de 5 années supplémentaires basées sur l’espoir d’un changement de politique de la part des états. Alors que les actions à caractère symboliques se multiplient et que leurs « victoires » sont largement diffusées dans les médias dominants et indépendants, la remise en question stratégique est bien trop peu évoquée.
Voici un exemple de ce que l’on peut faire avec une petite poignée de personnes déterminées, des moyens dérisoires et une stratégie repensée (à partir de 8:15 sur la vidéo. La première partie est un petit tacle sur les ONG écologistes, incluant 350(.org) qui fait partie des soutiens affichés d’Ende Gelände.) :
https://www.youtube.com/watch?v=Cx6Lvi_uNgE

Ce n’est pas VOTRE mouvement pour le climat (Stimulator - Decembre 2015)
par [Deep Green Resistance France - Le Partage->https://www.youtube.com/channel/UCjI5ayHwe-O3l42vwrJrMnw]
https://www.youtube.com/watch?v=Cx6Lvi_uNgE

Répression policière et terrorisme d’Etat

  • Le ministère de l’Intérieur commande en masse des munitions pour fusils d’assaut et des grenades de désencerclement - Les nouvelles armes de maintien de l’ordre et de « gestion démocratique des foules » sont responsables de dizaines de mutilations à vie et de blessures graves. Qu’importe ! Le ministère de l’Intérieur vient d’entériner de nouvelles commandes massives : 10 000 grenades de désencerclement par an, qui s’ajoutent aux centaines de lanceurs de balles de défense (LBD) achetés en fin d’année dernière. Plus étonnant, la place Beauvau a acheté 25 millions de cartouches de fusils d’assaut pour les quatre prochaines années. « Allô, place Beauvau ? C’est pour une commande » : enquête sur ces étranges appels d’offres.

Magouilles, violences et mensonges du régime et de son monde

# Eco-anxiété, dépression verte ou « solastalgie » : les Français gagnés par l’angoisse climatique - Difficile de se projeter dans l’avenir quand la planète se dégrade sous nos yeux. « Effondrement », « extinction »… Ces mots qui éveillent les consciences réactivent chez certains des angoisses profondes de mort et de fin du monde.
(NOTE : cet article réduit les prises de conscience à une quasi maladie, et la plupart des actions possibles à des éco-gestes insignifiants. A aucun moment il n’est question des causes profondes du réchauffement. Il est intéressant pour analyser la propagande merdiatique)

CORRUPTION ET SERVITUDE : DANS LES COULISSES DE LA MAGISTRATURE - ERIC ALT
par [Le Média->https://www.youtube.com/channel/UCT67YOMntJxfRnO_9bXDpvw]
https://www.youtube.com/watch?v=I-Bq__QCvx0&feature=youtu.be

#Il s’agit du problème de la suppression de notre vagilité, qui désigne la capacité d’un organisme de se déplacer librement dans un habitat. (...) Quel est donc le remède à cette restriction radicale de la vagilité humaine ? La réponse évidente, c’est que nous avons besoin de plus d’espace pour nous déplacer et parcourir la terre. Nous avons besoin d’endroits libres d’accès où jouir d’une véritable liberté de mouvement. Malheureusement, les derniers lieux où nous pourrions connaître une véritable vagilité disparaissent rapidement [sont détruits rapidement, NdT]. Les métastases des centres urbains en expansion consument la terre à un rythme effréné. La majorité de nos espaces [dits] publics sont hautement régulés et domestiqués. Même dans les plus importants de nos parcs nationaux, on conseille aux visiteurs de rester sur les routes et les chemins en permanence ; le vagabondage est déconseillé par des barrières physiques et par des règlements.
Aucune médication, aucune méditation, aucune séance de gymnastique, aucun programme de bien-être ne peut pallier la diminution de notre liberté de mouvement. Que faire alors ? La première solution consiste à reconnaître le problème, à le regarder en face. Votre vie et votre santé sont atrophiées par les routes, les clôtures et les murs. Votre corps et votre esprit sont confinés et domestiqués par l’environnement moderne. Vous pourriez sans doute le tolérer quelques années, même quelques décennies, mais votre esprit et votre corps finiront par se rebeller. Au bout du compte, déambuler dans le sauvage est aussi essentiel à votre santé que les plus conseillées des pratiques hygiéniques. L’exercice, c’est très bien, mais rien ne vaut la liberté.  »


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