Gilets jaunes - Revue de presse du 14-15-16 février

Grèves et désobéissance de jeunes pour le climat et l’écologie, Maison du peuple St Nazaire, manifestations, la répression s’élargit encore, le glyphosate est partout...

vendredi 15 février 2019, par Auteurs divers.

Articles, images et vidéos autour du soulèvement des gilets jaunes. Cette page sera mise à jour au fur et à mesure les 14-15-16 février.

# « Ce qui se passe ici, cette entraide, je n’avais jamais vu ça » : reportage à la maison du peuple de Saint-Nazaire - A Saint-Nazaire, les gilets jaunes ont leur quartier général : la « maison du peuple », un ancien bâtiment du Pôle emploi qu’ils occupent depuis la fin novembre. Dans le bouillonnement des discussions, des débats et des actions, travailleuses précaires, retraités, chômeuses ou SDF s’y politisent à grande vitesse. Dans ce territoire marqué par une forte culture ouvrière, leur action s’articule avec celle des syndicats, dont ils reçoivent le soutien. Après bientôt trois mois d’une mobilisation nourrie par cette force collective, tout retour en arrière leur semble impossible : « Le mépris et la violence n’ont fait qu’accroître notre détermination. » Reportage.

Gilets jaunes Saint Nazaire

Manifestations et actions

Le Daubé recouvert d’affiches sur les violences policières à Thonons-les-Bains
  • Ile de France : La grève s’étend dans les établissements scolaires ! - Suite à l’appel de l’Assemblée Générale éducation d’Ile-de-France, le 12 février a été une journée importante de mobilisation, voyant de nouveaux établissements rejoindre la lutte ! Le point sur la mobilisation, nouvel appel et nouveau temps fort le jeudi 21 février !
  • Grève massive au collège Henri Barbusse de Saint Denis
  • Ecologie : chaque semaine, lycéens et étudiants lanceront un nouvel ultimatum au gouvernement - Un mouvement de désobéissance écologique est en train de naître à Paris. Plus de 300 étudiants et lycéens parisiens, réunis en AG à Jussieu le vendredi 8 février, ont choisi de rejoindre le mouvement mondial de grève pour le climat. Déjà, plusieurs milliers de jeunes de divers pays sèchent les cours un jour par semaine en attendant la grosse journée de grève mondiale pour le climat prévue le 15 mars 2019. En Belgique, ils sont déjà 35 000 à sécher les cours et descendre dans la rue tous les jeudis.
    La modalité d’action choisie par les jeunes parisiens est assez particulière pour être soulignée. Les grandes marches parisiennes pour le climat qui ont eu lieu depuis la démission de Nicolas Hulot n’ont guère suscité que des likes sur les réseaux sociaux et des articles soulignant à quel point l’ambiance y était « sympathique », « bon enfant » et « familiale ». Cet échec à obtenir le moindre infléchissement réel du cours de la catastrophe écologique que nous vivons a naturellement amené les jeunes à se tourner vers un autre registre de mobilisation : la désobéissance.
  • Face à l’urgence écologique et sociale, place aux gilets jeunes ! - Notre société laisse trop peu de liberté aux enfants et à l’expression de leur parole, explique l’autrice de cette tribune. Transformer notre rapport aux « générations futures » est pourtant la priorité pour affronter les enjeux environnementaux et sociaux.

# "des ordres ont été donné pour que la police terrorise, notamment pour qu’elle terrorise les jeunes des quartiers populaires, comme on l’a vu en décembre contre les lycéen.ne.s" :

QUARTIERS ET GILETS JAUNES, QUONT-ILS À SE DIRE ? - YOUCEF BRAKNI
par [Le Média->https://www.youtube.com/channel/UCT67YOMntJxfRnO_9bXDpvw]
https://youtu.be/q7LqiY8s9N8

Répressions

# 1 AN FERME POUR DES COUPS DANS UN BOUCLIERIMPUNITÉ POUR DES MUTILATIONS
- On a raison de se révolter -
Mercredi 13 février, le procès de Christophe Dettinger, le boxeur de Massy, a été exemplaire.

Exemplaire, à la mesure de la vague de solidarité qui s’était exprimée en janvier, après qu’il ait repoussé seul des gendarmes qui frappaient une manifestante. Il fallait le punir publiquement et le plus fortement possible, pour intimider celles et ceux qui se sont reconnus dans son geste.

Pendant des heures, le tribunal a donc écrit un récit : celui de la prétendue « violence inouïe » de ce père de famille sans casier judiciaire. De quelle violence parle-t-on ? De celle qui a occasionné des dizaines d’éborgnés et cinq mains arrachées ? De celle qui licencie et jette dans la misère des milliers de familles ? De celle qui laisse mourir des personnes à la rue ? De celle du gouvernement, qui insulte son propre peuple ?

Non, pendant le procès, on n’aura parlé que de la colère d’un homme sans protections, sans armes qui a frappé le casque d’un gendarme, un bouclier en plexiglas, et la carapace d’un autre. Le procureur, avec des trémolos dans la voix, avait beau insister sur les « contusions » de ces gendarmes, et leur « traumatisme psychologique », cela paraissait dérisoire et indécent, alors que les images de manifestants défigurés par la police défilent chaque semaine sur les écrans.

Le jour même de ce procès, Jérôme Rodrigues apprenait de son côté qu’il avait définitivement perdu l’usage de son œil. Une perte irréversible. La violence, c’est celle là. Des hommes entraînés et armés, qui tirent avec des balles en caoutchouc et des grenades dans le visage de manifestants sans armes.

Alors que 20 personnes ont été éborgnées en quelques semaines et des dizaines d’autres défigurées et mutilées, cette violence n’est jamais condamnée. Pire, elle est encouragée chaque semaine par les gouvernants qui félicitent les forces de l’ordre, leur offrent des primes, et font passer des lois liberticides.

Pour Christophe, pour tous les autres, exigeons l’amnistie des inculpés du mouvement ! Réclamons des réparations pour tous les blessés ! Organisons la solidarité !

# AU TRIBUNAL : NANTESVOLTÉE ACCUSÉ DE FAIRE DE LA « LUTTE ARMÉE » !
Mercredi 13 février, au tribunal de Nantes. Un jeune homme passe en procès pour des jets de bouteille en direction de policiers, à priori sans avoir blessé personne. Le procès est expéditif : il écope de deux mois de prison ferme.

Plus inhabituel, lors de l’audience, Nantes Révoltée est qualifié, tenez vous bien, de « site très engagé dans la lutte armée ». Et même assimilé à du djihadisme, et à des assassinats. On évoque aussi pêle-mêle une prétendue « chasse aux sorcières » contre les policiers, et le site « indymedia ».

Il s’agit d’une calomnie gravissime, et probablement illégale. Elle sert, pour l’avocate des policiers, à justifier le fait que ses clients fassent des dénonciations anonymes. Car à présent, les forces de l’ordre font des témoignages sous X, dont nul ne connait la provenance ni la fiabilité, et qui ne permettent donc aucune contestation ni vérification. Cette possibilité de témoigner sous X relève, normalement de procédures antiterroristes, et absolument pas de faits de manifestations.

Il est intéressant de noter qu’à mesure que le gouvernement essaie de supprimer l’anonymat des contestataires – interdiction de se masquer le visage, contrôle des réseaux sociaux … – il garantit simultanément l’anonymat de sa police – cagoules généralisées, absence de matricules, témoignages sous X.

Nous tenons à affirmer, auprès de tous nos lecteurs et lectrices, y compris les services de renseignements, que Nantes Révoltée est un média, et qu’il s’oppose à la militarisation en général et à celle du maintien de l’ordre en particulier, qu’il combat les guerres, et s’oppose aussi aux armes et aux armées. Ceux qui prônent et appliquent la « lutte armée » sont au pouvoir.

LES CHIFFRES D’UN ÉTAT POLICIER

# LES CHIFFRES D’UN ÉTAT POLICIER
8400 arrestations.
7500 gardes à vue.
1800 condamnations.
316 personnes emprisonnées.
1500 personnes en attente d’être jugées

Ce sont les chiffres d’un État policier qui se déchaîne pour anéantir la contestation des Gilets Jaunes, depuis le 17 novembre dernier.

Et ce bilan sans précédent n’est que provisoire, puisque chaque jour, de nouvelles personnes sont interpellées pour des motifs la plupart du temps délirants : avoir relayé un appel à manifester sur facebook, avoir refusé qu’un policier entre armé dans sa boulangerie, avoir été présent dans la rue au mauvais moment …

Ces chiffres, déjà délirants pour un pays qui se proclame démocratique, se conjuguent avec de nouvelles mesures dignes de dictatures : une loi pour attaquer la liberté fondamentale de manifester, et la possibilité pour les policier de faire des témoignages anonymes, ce qui rend les dénonciations invérifiables. On peut désormais être condamné pour une accusation sous X, sans aucun moyen de contester sérieusement. Cela a été le cas à Nantes et Saint-Nazaire ces deux derniers jours.

Ces milliers d’arrestations viennent compléter les milliers blessures causées par la police, dans la panoplie des méthodes d’intimidation et de terreur déployés par le gouvernement.

A présent, même l’Union Européenne et l’ONU s’inquiètent de la situation française, des attaques contre le droit de manifester, des violences folles exercées par la police. Nous devons gagner face à ce gouvernement, car les conséquences d’une défaite seraient terribles.

Exigeons sans relâche l’amnistie de tous les inculpés du mouvement, et des réparations pour tous les blessés.
Les mauvais jours finiront.

Procureur nommé par Macron, pratique

Analyses, réflexions

  • Arié Alimi « Pourquoi utilise-t-on du matériel de guerre contre des civils ? » - Sébastien, jeune plombier d’Argenteuil, a eu la main arrachée samedi devant l’Assemblée. Un rassemblement de solidarité s’est tenu hier. Son avocat demande d’interdire les grenades GLI-F4. Entretien. - Je suis sidéré par le mépris dont le gouvernement fait preuve à l’égard des victimes. Ce manque de considération est affligeant. Il est révélateur des mécanismes autoritaires mis en lumière dernièrement par le vote de la loi anti-casseurs. Cette dérive dangereuse a commencé à Sivens, où Manuel Valls a créé un précédent, puis pendant les mobilisations contre la loi El Khomri et avec une intensité sans aucune mesure lors des mobilisations des gilets jaunes. Nous sommes face à un phénomène systémique, avec une volonté délibérée du gouvernement de dissuader les gens d’aller manifester, et d’exercer leurs droits de citoyens.

Le système antidémocratique destructeur du social et des services public continue ...pour l’instant

Aucune sanction envers les policiers mutileurs !

Infos locales

Destructions écologiques et climatiques catastrophiques provoquées par le capitalisme et les civilisations industrielles

  • Au mépris du climat et des riverains, l’aéroport de Roissy veut 40 millions de passagers supplémentaires - L’aéroport de Roissy, au nord de Paris, veut construire un nouveau terminal, pouvant accueillir 40 millions de passagers par an, en sus des 70 millions actuels. Les nuisances pour les riverains vont s’aggraver, tandis que les émissions de gaz à effet de serre croîtront encore. Alors qu’une concertation - sans débat public - commence, Reporterre fait le point.
  • Grève scolaire pour le climat : « Personne n’a envie d’étudier ou de travailler pour un futur qui n’existera pas » - Parti de Suède en août, le mouvement des grèves scolaires pour le climat s’étend progressivement en France. Des étudiants et lycéens de divers établissements de la région parisienne ont décidé de lancer une grève pour le climat, tous les vendredis à partir du 15 février. Le 15 mars, journée de grève scolaire mondiale pour le climat, plus de 40 mobilisations sont déjà prévues dans toute la France. Voici l’appel national qui vient d’être lancé par Youth For Climate France, incarné par dix jeunes de dix villes différentes, de Brest à Marseille, de Bayonne à Nancy, ainsi que la carte des grèves scolaires prévues.
  • Les ONG : des institutions néolibérales (par Ana Minski) - Si la principale fonction des ONG est d’encourager le développement et la « démocratie » prônés par l’Occident pour bénéficier de financements, elles ne peuvent être au mieux que les garde-fous d’un néolibéralisme mondialisé, au pire – un nombre important d’ONG étant financées par le FMI et la Banque mondiale – elles promeuvent la libre circulation des capitaux aux dépens de la justice. Pour éviter que les ONG dépolitisent la résistance et contrôlent les plus radicaux, elles doivent se limiter à un rôle d’alerte sur des problèmes sociaux, écologiques, institutionnels, et informer les consommateurs. La lutte contre le néolibéralisme doit s’appuyer sur la solidarité et une conscience politique commune. Un réel changement ne peut venir que des mouvements sociaux qui luttent contre le « développement » (ou le « progrès »), ce processus étatique et capitaliste nuisible.
  • La jeune militante du climat Greta Thunberg répond à ses détracteurs - La grève de l’école de la jeune Suédoise Greta Thunberg connaît une notoriété internationale et lui vaut un certain nombre de critiques. Dans cette tribune, elle défend l’honnêteté de son engagement.

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