France : face à la répression féroce et à la dictature, quelles tactiques et actions de résistance ?

De nouvelles formes d’actions vont sans douter émerger...

lundi 12 août 2019, par Camille Pierrette.

En france depuis novembre 2018, nombre de choses se sont clarifiées, par exemple :

  • La police réprime férocement toute velléité de contestation, elle n’est pas avec nous mais défend l’ordre en place et le capitalisme
  • Nombre de personnes (re)découvrent que les quartiers populaires subissent depuis longtemps un racisme d’Etat et une violence policière institutionnalisée bien pire encore que la répression des gilets jaunes. Ce qui va faciliter les possibilités de rapprochements.
  • L’Etat et ses gouvernements ne sont pas démocratiques, mais plutôt une « aristocratie élective », une oligarchie, un régime autoritaire
  • La france est une démocrature, voire même une forme de dictature à présent
  • L’Etat a des méthodes terroristes pour que rien ne change et que les puissants continuent sans entraves leurs dominations et leurs destructions
  • Les merdias, les médias de masse, sont au service de l’oligarchie et des grands capitalistes, ils sont toujours prêts à les défendre et à dénigrer les contestataires
  • Gouvernements et merdias mentent, manipulent, retournent la réalité à la manière de Big Brother dans le roman 1984
  • Les policiers sont couverts par leur hiérarchie et le gouvernement quoi qu’ils fassent
  • Le capitalisme est l’ennemi des peuples et de la vie, il favorise la destruction du monde au profits d’intérêts privés, sa logique et son pouvoir s’opposent à la démocratie réelle et favorise plutôt des régimes autoritaires ou des néo-fascismes
  • L’Etat et son gouvernement, les capitalistes et les lobbies, se contrefoutent des gens et de la nature, ils sont dirigés par des sociopathes qui n’écoutent que leurs intérêts et leurs délires
  • Donc, pour améliorer nos vies, défendre la vie terrestre et nous préserver un avenir vivable, on est obligé de destituer intégralement tout le système en place, de les virer tous et qu’il n’en reste aucun. Et de créer des sociétés solidaires et soutenables, sobres, locales et démocratiques, à base d’autogestion, de low-tech, de démocratie directe et de partage

On sait aussi que :

  • la solidarité est indispensable
  • l’acceptation d’une diversité de modes d’actions est vitale
  • on est obligé de continuer à se révolter, impossible de revenir en arrière, les faits sont trop graves, notre survie même est en jeu

A présent, même les personnes qui se croyaient l’abri, ou qui étaient indifférentes face aux ravages du capitalisme et des systèmes autoritaires, ici et encore plus dans d’autres pays, sont touchées directement dans leurs vies quotidiennes par la violence et les conséquences du système en place, et se mettent à se révolter. Mieux vaut tard que jamais comme on dit.
Les gilets jaunes sont le début des insurrections générales et permanentes qui vont sans doute gagner dans les années qui viennent la plupart des pays.

Quelles suites ?

On voit bien que la braise est toujours là, que la rage de la révolte des gilets jaunes est encore plus forte qu’en novembre 2018, que tout peut s’embraser à n’importe quelle occasion, avec la moindre étincelle. D’autant que d’autres corps sociaux prennent conscience qu’ils sont en périls de manière systémique (pompiers, personnels d’hôpitaux, chômeurs...). Et comme l’ultra-capitalisme extrémiste et cynique du régime macroniste veut accélérer la destruction des restes de mesures sociales au profit des corporations privées, l’envie d’insurrection va forcément croître.
Surtout que s’ajoutent les très graves destructions climatiques et écologiques créées par le système totalitaire en place, lesquelles se font à présent plus pressantes même pour les personnes qui préféraient faire l’autruche. Ces catastrophes vont s’aggraver partout, poussant à la rébellion même les tièdes et les actuels pro capitalistes.

Même si on ne peut pas savoir ce qui va se passer au juste, plus rien ne sera comme avant.

Quelles actions ?

La chape de plomb merdiatique, judiciaire et policière fait tout son possible pour étouffer et écraser ces révoltes et braises très chaudes.
Mais leurs gros canadairs ne pourront pas tout éteindre, ils ne pourront être partout, la résistance saura s’étendre et inventer d’autres formes, couver pour mieux ressurgir ailleurs.

A présent, face à l’indifférence des dirigeants et à la brutalité féroce de leurs polices, on voit bien que les manifestations classiques n’ont guère d’effet, et que les manifs sauvages, blocages et autres émeutes deviennent plus difficiles.

Même si les rebelles inventeront d’autres formes, comme les manifestants à Hong Kong (voir aussi cette vidéo), il restera difficile et très dangereux d’affronter frontalement des flics lors d’actions de rue quand ceux-ci sont prêts à mutiler et à tuer.

Même si toute sorte d’actions resteront pratiquées (manifs, émeutes, occupations), on observera sans doute deux formes principales de résistance (avec entre les deux des actions « pacifiques » de communication) plus adaptées à un régime autoritaire ultra-répressif :

  1. Les grèves et blocages massifs. Si de grosses foules font grève de manière durable et/ou bloquent en nombre des lieux stratégiques, la répression est paralysée, elle ne pourra tuer ou mutiler des centaines de personnes au même endroit d’un coup. Les flics ne pourront arrêter tout le monde.
  2. Les actions clandestines coup de poing. Pour éviter la répression et l’affrontement, on peut parier que des tas de petits groupes anonymes vont se mettre à attaquer par sabotages discrets divers points névralgiques des structures économiques et étatiques. Il ne s’agira pas de lutte armée, mais de détruire des points sensibles de la méga machine industrielle et étatique, pour la gripper, l’affaiblir. Si ces groupes sont suffisamment aguerris et agissent de manière imprévisible partout sur le territoire, la répression aura bien du mal à les arrêter, et le régime capitaliste et étatique sera en difficulté. S’ils agissent à peu près simultanément, le système aura du mal à se réparer, des flux seront rompus et le régime s’effondrera en partie. Ce sera le moment de pousser pour le destituer, de lui arracher des concessions très importantes.

On peut parier qu’à présent de plus en plus de personnes ne vont plus se contenter de protestations, de doléances, d’actions de communication, de blocages ou de dégradations symboliques, mais vont plutôt tenter de porter vraiment atteinte au fonctionnement du système (logistique, communication, approvisionnement, transports...).
On a pu déjà constater des débuts d’actions dans ce sens, avec des destructions de péages ou de radars routiers.

Si ce n’est déjà fait, les résistant.e.s se rendront bien vite compte que taguer ou murer des permanences de députés LREM, s’afficher sur des ponts avec des banderoles, défiler sagement entre des rangs de CRS, n’instaurera pas un rapport de force favorable à la destitution totale des pouvoirs, ne portera pas atteinte au système économico-politique en place.

Des rebelles anonymes agiront sans doute en petits groupes étanches et ne parleront à personne de leurs actions, se contentant éventuellement de communiqués anonymes (via des navigateurs TOR et le système furtif Linux TAILS, ou à l’ancienne sur papier).

- Pour les actions de masse (c’est ce que vise par exemple Extinction Rebellion), il faudra du monde et de la détermination, et ne pas se limiter à quelques heures.
Les grèves devront se faire la plupart du temps hors des syndicats (voir liens plus bas), et ne devraient pas cesser après l’obtention de quelques miettes.
Ce serait l’occasion de grands moments populaires, de se renforcer par la solidarité et l’entraide mutuelle. La grève dégage du temps pour la résistance, la réflexion, le débat...

- Parallèlement, on verra sans doute se multiplier et se renforcer diverses formes d’assemblées populaires et démocratiques, des maisons du peuple, des mairies qui seront prises lors d’élections par des listes porteuses de municipalisme libertaire, de démocratie directe, d’écologie populaire, d’autogestion....

Ce qui est bien, c’est que les causes de tous les problèmes sont les mêmes (non-démocratie, capitalisme, civilisation industrielle, culte du profit et de la consommation, adoration du progrès technologique, inégalités, colonialismes, démesure...) et la diversité des actions de résistance efficaces laissent de la place pour tous les types de personnes et les divers niveaux de risques qu’elles seront prêtes à prendre.

Les pouvoirs et le destructeur système autoritaire économico-politique sont à présent à nu, leurs violences et leur illégitimité sont partout identifiées et dénoncées, d’autre part les peuples sont acculées à agir s’ils veulent préserver le vivant et s’assurer une vie digne et riche, donc il n’y aura pas de retour à la normale.


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